Oriane Lapouge, lauréate du Prix du Livre Romantique 2022
Oriane Lapouge vient de remporter le Prix du Livre Romantique 2022 organisé par les éditions Charleston, en partenariat avec les éditions Pocket et Édith & Nous.
Dans cet entretien, cette enseignante en lycée nous parle de ces jours qui ont changé sa vie d’autrice : le dépôt de son manuscrit sur Édith & Nous, la découverte du concours et sa candidature enregistrée sur notre site. Et puis, cet e-mail reçu un certain lundi de novembre...
Pouvez-vous nous parler de l'histoire de votre roman, lauréat du prix du livre romantique ?
Ed Ba parle de l’histoire des Noirs américains et plus particulièrement de ceux vivant au bord du fleuve Mississippi. Je me suis beaucoup documentée, depuis leur départ d’Afrique jusqu’à nos jours. Mon roman se déroule sur deux périodes tout aussi fortes l’une que l’autre.
La première période se situe dans les années 1860 où l’esclavage est répandu dans de nombreux états. J’ai traduit des témoignages d’esclaves afin de relater des faits historiques qui se sont réellement passés. J’ai voulu mettre en lumière ce que l’on appelle « le chemin de fer clandestin ». Il s’agissait d’un réseau de personnes (provenant d’horizons différents) qui s’unissaient afin d’aider ces hommes du sud à rejoindre le nord où l’esclavage était aboli.
La seconde période relatée dans mon roman se situe en 1964 lors de la lutte pour les droits civiques. Ici, je me suis focalisée sur « l’été de la liberté ». Durant cet été là, des militants du nord venaient dans le sud pour inciter les Noirs à s’inscrire sur les listes électorales et certains intégraient « les écoles de la liberté ».
Ce roman, c’est aussi des histoires d’amour se déroulant sur ces deux périodes, dans des contextes historiques forts qui limitaient les libertés, toutes les libertés, celle de vivre, celle d’aimer, celle de se déplacer, celle de choisir.
En tant que femme, il m’a semblé important de placer la Femme au centre de mon roman. Ce sont ses divers combats (femme, amante, mère, faire sa place dans un monde d’hommes…) que j’ai romancés.
Comment avez-vous connu le concours organisé par les éditions Charleston ?
Il y a quelques mois, j’ai déposé mon manuscrit sur le site Édith & Nous. En parallèle, je suis votre actualité sur votre compte Instagram. C’est sur ce réseau social que j’ai eu connaissance du concours.
Comment avez-vous appris la nouvelle, celle qui vous annonçait que c'était vous ?
Début octobre, j’ai reçu un premier mail m’annonçant que je faisais partie des cinq finalistes du concours et que, désormais, mon roman allait être transmis au jury final. Lundi 15 novembre, j’ai attendu toute la journée ce fameux résultat. J’ai eu un nouveau mail en fin d’après-midi m’annonçant que j’étais la lauréate du Prix du Livre Romantique 2022. C’est avec une grande et belle émotion que j’ai reçu la nouvelle.
Quelles sont les prochaines étapes avec votre maison d'édition ?
Beaucoup de travail ! De relecture d’abord, de correction et d’amélioration de certains passages. Puis, la recherche d’un titre et l’élaboration de la couverture. Le tout sous les conseils de mon éditrice.
Avez-vous d'autres projets littéraires ?
J’ai divers projets en tête. Je m’y plongerai quand ce premier roman sera définitivement terminé.
Qu'est-ce qui vous plaît dans l'écriture ? Qu'est-ce qui vous anime ?
Chacun a ses raisons qui le poussent à écrire. Pour ma part, j’aime écrire ces sentiments que je ressens et que je n’ai jamais osé dire ouvertement. Comme un cri silencieux qu’on a enfin envie de pousser. Je pense que l’on met tant de soi quand on écrit, de soi, de son histoire, de son vécu, de ses peines mais également de ses joies, de ses passions, de sa propre vie. C’est un travail tellement personnel dans lequel on se plonge et qui remue l’âme. Je dirais que l’écriture me soigne, me permet de vider ce trop-plein d’émotions enfouies en moi.
Il me semble important de préciser que de finaliser son projet d’écriture est un accomplissement personnel tel qu'il ne peut que nous animer jusqu’au bout. Créer un univers, des personnages, laisser des miettes de soi chez certains d’entre eux, transmettre des émotions par leur intermédiaire, inventer, monter, assembler, se plonger dans l’Histoire, fouiner, chercher, se documenter, rendre hommage et façonner le tout pour en sortir quelque chose qui nous correspond est merveilleux. Et cela, malgré les embûches, les déceptions et la difficulté de porter et de terminer son roman. Une fois les dernières corrections apportées, on découvre un sentiment unique, mélange de réussite, de satisfaction, de création et de fierté.
Quels sont les auteurs qui vous inspirent ?
Je ne vais pas être originale : J. K. Rowling. J’adorerais créer un tel monde imaginaire. J’ai une pensée également pour Joël Dicker. C’est son roman, La Vérité sur l’affaire Harry Quebert, qui m’a donné l’envie d’écrire. Mon roman n’a pourtant rien d’un roman policier (genre que j’ai longtemps affectionné) ou d’un roman de fantasy. Beaucoup d’autres auteurs m’ont marquée. Du roman feel-good comme Demain est un autre jour de Lori Nelson Spielman aux classiques comme Le Petit Prince d’Antoine de Saint-Exupéry.