Les 10 règles de typographie à connaître
La typographie désigne à la fois la composition d’un texte et son impression. Un texte est en effet composé de mots, formés avec les lettres de l’alphabet, mais aussi de caractères spéciaux : virgule, guillemets, point… Les règles de typographie française sont essentielles, car elles permettent d’encadrer la pratique d’écriture et ainsi d’harmoniser chaque texte avec des codes communs, ce qui facilite la lecture. Cependant, le doute est bien vite arrivé d’autant plus lorsque l’on écrit son premier texte. La lettre initiale de tel mot doit-elle être en majuscule ? Y a-t-il une espace (oui, l’espace typographique est bien un nom féminin) avant les deux-points ? Quels caractères spéciaux utiliser dans un dialogue ? Voici les dix règles les plus importantes en typographie à avoir en tête lorsque vous tapez votre manuscrit.
Les règles de ponctuation
Règle n°1 : les signes simples
Les signes simples sont ceux qui ne prennent pas d’espace simple avant, mais en ont une après :
· La virgule
· Le point
· Les points de suspension
Règle n°2 : les signes doubles
La plupart des signes doubles prennent une espace insécable avant (qui permet à un mot de ne jamais être séparé de son signe, et elle est obtenue au clavier avec Ctrl + Maj + barre d’espace) et une espace simple après :
· Le point d’exclamation
· Le point d’interrogation
· Le point-virgule
· Les deux-points
Cependant, deux signes doubles obéissent à des règles de typographie différentes :
· Les guillemets français (à chevrons « » et non ‘‘ ’’, qui sont les guillemets anglais que l’on utilise uniquement à l’intérieur d’une première citation) fonctionnent en symétrie : le guillemet ouvrant prend une espace simple avant et une espace insécable après, le guillemet fermant prend une espace insécable avant et une espace simple après.
· Les tirets cadratin (Ctrl + Alt + le « - » du pavé numérique) et semi-cadratin (Ctrl+ le « - » du pavé numérique) prennent une espace simple avant et après lorsqu’ils sont utilisés en incise. S’il s’agit d’un tiret de dialogue, il n’y a pas d’espace avant, mais une espace insécable après. Attention à ne pas confondre les tirets avec les traits d’union qui servent à relier deux mots pour en former un autre (ex. : « grand-mère ») et ne prennent aucune espace ni avant ni après.
Règle n°3 : la ponctuation des dialogues
L’écriture des dialogues donne souvent lieu à des erreurs. Il est en effet possible de les écrire de deux façons : à la forme classique avec des guillemets et des tirets cadratin, ou à la forme contemporaine uniquement avec des tirets cadratin ou semi-cadratin.
· Si l’on utilise des guillemets (toujours français et à chevrons), il faut les placer seulement au début de la première réplique (guillemet ouvrant) et à la fin de la dernière réplique d’un même dialogue (guillemet fermant). Le changement d’interlocuteur est marqué par un tiret cadratin (Ctrl + Alt + le « - » du pavé numérique) au début de chaque réplique, à l’exception, donc, de la première qui débute par un guillemet ouvrant.
· Les incises (« dit-il », « répliqua-t-elle »…) sont comprises dans les guillemets tant que la proposition ou la phrase qui suit fait partie du dialogue.
· Si l’on n’utilise pas de guillemets, ce qui est plus simple et donc de plus en plus répandu, chaque réplique – y compris la première – doit débuter par le tiret cadratin.
Une ponctuation irréprochable des dialogues est essentielle, car ceux-ci occupent souvent une grande place dans un roman. Cependant, les règles qui la régissent étant complexes et fluctuantes, il est normal d’hésiter ou de se tromper. Pour ne laisser passer aucune faute – de typographie mais aussi de grammaire ou de syntaxe –, vous pouvez choisir, grâce à notre Atelier Correction, de faire relire votre manuscrit par un correcteur professionnel.
Les règles relatives aux majuscules
Règle n°4 : les majuscules sur les noms propres
La majuscule est une lettre initiale capitale qui indique, en plus du premier mot d’une phrase, un nom propre. Ces noms propres peuvent être :
· Des noms de personnes (ex. : Jean Dupont)
· Des noms d’institutions (ex. : le Sénat)
· Des noms de régions géographiques (ex. : la France, Montpellier)
· Des noms de titres d’ouvrages ou d’autres œuvres (ex. : Narnia, Le Déjeuner sur l’herbe)
Contrairement à une croyance répandue, les majuscules doivent obligatoirement porter l’accent, même quand le texte lui-même est écrit en majuscules ! On écrit donc bien À la recherche du temps perdu pour désigner la fresque littéraire de Proust.
Règle n°5 : les majuscules dans les sigles, acronymes et abréviations
Il est parfois difficile de différencier sigle, acronyme et abréviation. Voici un petit pense-bête :
· Une abréviation est la réduction d’un mot (« météo » pour« météorologie », « Mme » pour« madame »)
· Un sigle est une abréviation de plusieurs mots formée avec les lettres initiales de chaque mot (ex. : ONF pour l’Office national des forêts)
· Un acronyme est un sigle que l’on peut prononcer comme un mot (ex. : UNICEF)
Plusieurs abréviations sont admises par l’usage, comme « St » pour« Saint », ou « moto » pour motocyclette. Il faut donc veiller à ce que cela soit le cas si l’on veut en utiliser, en consultant, par exemple, une liste des abréviations courantes. Ces abréviations doivent respecter des règles précises. Les abréviations de titres pour les personnes, notamment, telles que « Monsieur », sont souvent propices aux erreurs. « M. » est en effet l’unique abréviation correcte en français, et non pas « Mr »qui désigne le « Mister » anglais !
Quant aux sigles, ils s’écrivent en majuscules, sans points entre les lettres. Cependant, si le sigle est un acronyme (et donc qu’il se prononce), il peut s’écrire en minuscules en conservant simplement une majuscule initiale. Ainsi, vous pourrez voir écrit aussi bien « UNICEF » que « Unicef ». Certains acronymes sont même entrés dans le langage courant et devenus des noms communs : « laser » signifie originellement Light Amplification by Stimulated Emission of Radiation !
Règle n°6 : les autres erreurs à éviter dans l’usage des majuscules
Certaines conventions typographiques qui concernent les majuscules sont encore plus subtiles.
Il faut par exemple prendre garde à ne pas les utiliser pour les unités de mesure, qu’elles soient temporelles (jours de la semaine, mois, saisons…) ou quantitatives (centimètre, hectolitre, etc. ; et ce, même dans leur forme abrégée « km »,« hl »).
En outre, l’usage de la majuscule sert parfois à distinguer un substantif de son adjectif (ex. : une Française/une femme française). Elle peut aussi différencier un nom commun d’un nom propre qui marque alors la singularité de l’objet désigné : on écrit ainsi « l’État » avec une majuscule pour préciser que l’on parle de l’institution politique et non du nom commun « état » qui signifie « situation »,« manière d’être »…
Ces distinctions sont complexes et une coquille a tôt fait de se glisser dans un manuscrit qu’on a pourtant relu maintes et maintes fois ! Il existe cependant des correcteurs d’orthographe en ligne et autres logiciels de correction pour vous aider à repérer les erreurs qui vous auraient échappé.
Les règles liées aux nombres
Règle n°7 : l’écriture des nombres en toutes lettres
Dans un manuscrit, la plupart des nombres doivent s’écrire en toutes lettres (« huit », « deux cent trente »…). L’orthographe des nombres peut vite se révéler ardue. Avec ou sans « s » à la fin ? Avec ou sans trait d’union ? C’est pourquoi il est parfois utile de se remettre en mémoire les règles pour écrire les nombres en toutes lettres.
Règle n°8 : l’écriture des nombres en chiffres
Certaines règles de typographie exigent d’écrire les nombres en chiffres et non en lettres :
· Chiffres arabes : heures, numéros de téléphone, adresses (numéros de rue et codes postaux), très grands nombres…
· Chiffres romains : siècle, arrondissement, nom de roi…
D’autres règles de typographie
Règle n°9 : l’usage de l’italique
L’italique est un type de graphie qui permet de différencier facilement une partie d’un texte d’une autre. Son usage est également règlementé. Ne s’écrivent en italique que :
· Les titres d’œuvres globales : ouvrage, album, recueil… (les titres de chansons, de chapitres, poèmes, etc., s’écrivent, quant à eux, entre guillemets !)
· Les didascalies au théâtre
· Les mots étrangers qui ne sont pas entrés dans le langage courant
· Les citations (celles-ci peuvent aussi parfois être écrites entre guillemets)
Règle n°10 : la mise en page du texte
Que serait un paragraphe respectant parfaitement les règles de typographie s’il se trouvait dans un texte imparfaitement présenté sur la page ?
Pour un aspect harmonieux et régulier et une lecture plus aisée, il est d’usage de justifier le texte et de commencer chaque paragraphe par un alinéa (retrait de 0,5 cm pour une police de taille ou de corps 12). Il faut également penser à éviter les veuves et orphelines, c’est-à-dire lorsque la dernière ligne d’un paragraphe se retrouve isolée en haut d’une page (veuve), ou la première se retrouve isolée en bas (orpheline). Un saut de page au début du paragraphe concerné suffit à régler le problème.
Le respect des règles typographiques rendra votre texte immédiatement plus agréable à lire aux yeux des maisons d’édition, l’inverse pouvant parfois être rédhibitoire. Ne négligez donc pas ce travail fastidieux : votre manuscrit gagnera grandement en attractivité !