L'auto-édition : impasse ou tremplin ?
Dans notre premier article sur l’auto-édition, nous vous avons parlé de la place de l’auto-édition dans le paysage éditorial français ainsi que des avantages et inconvénients d’auto-éditer son livre.
Dans cet article, nous allons aborder la question sous un autre angle. Au lieu de parler de l’auto-édition du point de vue des auteurs et des autrices, nous traiterons du rapport des maisons d’édition traditionnelles à l’auto-édition.
« Que pensent les maisons d’édition à compte d’éditeur de l’auto-édition ? » ; c’est la question à laquelle nous allons tâcher de répondre.
L’auto-édition vue par les maisons d’édition traditionnelles
Publier un livre, un risque financier
Avant de rentrer dans le vif du sujet, il est important de rappeler que, lorsqu’un éditeur ou une éditrice décide de publier un livre, il·elle prend un risque financier. Évidemment, avant de prendre une telle décision, les éditeur·rices réfléchissent au potentiel de vente du titre et font des comptes d’exploitation prévisionnels pour s’assurer de la pertinence de leur choix, mais comme dans toutes les entreprises, les maisons d’édition ne sont jamais à l’abri d’une erreur. Un livre considéré à « fort potentiel » de vente peut finalement ne pas suffisamment marcher et, à l’inverse, un livre perçu comme plus « risqué » (par exemple, s’il traite d’un sujet très précis, qui touche un public moins large) peut exploser toutes les prévisions.
C’est l’une des raisons pour lesquelles trouver une maison d’édition pour son roman est une chose difficile : les éditeur·rices sont exigeant·es puisqu’ils·elles doivent assurer autant que possible la viabilité économique de leur maison d’édition.
Si une maison décide de publier un livre déjà auto-édité, cela aura donc nécessairement une influence sur leur façon de prévoir la sortie de l’ouvrage.
Les maisons d’édition qui s’intéressent aux livres auto-édités
Pour certaines maisons d’édition, un livre qui s’est bien vendu en auto-édition peut préfigurer un futur gros succès. Elles seront donc attentives à ce qu’il se passe dans la sphère de l’auto-édition pour voir ce qui a bien fonctionné ou encore pour repérer des auteurs ou autrices prometteur·euses.
Certains auteurs et certaines autrices à succès ont d’ailleurs commencé par s’auto-éditer et ont été découvertes par le public comme ça, avant de signer un contrat avec des maisons d’édition traditionnelles. C’est le cas par exemple d’Agnès Martin-Lugand ou encore d’Aurélie Valognes. Pour la petite histoire, Aurélie Valognes a auto-édité son premier roman, Mémé dans les orties, en 2014, sur une plateforme d’auto-édition. Son livre a tellement bien marché que certaines maisons d’édition ont souhaité le publier. Un an plus tard, le livre s’est retrouvé sur les tables des librairies, édité chez Michel Lafon.
Les maisons d’édition qui privilégient les textes inédits
Pour d’autres maisons d’édition, si un livre s’est déjà vendu en auto-édition, cela représente autant de personnes qui n’achèteront pas la nouvelle version de l’ouvrage, puisque ce n’est plus une nouveauté.
Cette façon de voir l’auto-édition n’est évidemment pas figée chez tous les éditeurs et éditrices, et ils·elles peuvent changer d’avis, au cas par cas. Néanmoins, il est important d’avoir en tête que certains éditeur·rices seront plus frileux·ses que d’autres.
Certaines maisons d’édition précisent si elles souhaitent ou non recevoir des manuscrits auto-édités sur leur site Internet. En plus d’analyser la ligne éditoriale de la maison à qui vous souhaitez envoyer votre manuscrit, n’hésitez pas à vérifier si elle parle de son positionnement au sujet de la publication de livres déjà auto-édités !
La place de l’auto-édition sur Édith & Nous
La porte est ouverte aux auteurs et autrices auto-édité·es
Chez Édith & Nous, les auteurs et les autrices auto-édité·es peuvent tout à fait déposer leur manuscrit sur notre site. Notre objectif est de donner la possibilité à chacun et chacune de bénéficier de nos différents ateliers afin de les accompagner dans le retravail de leur manuscrit, pour arriver à sa forme la plus aboutie !
Même si un texte a déjà été auto-édité, et donc potentiellement retravaillé, avoir un avis extérieur est toujours utile pour vous aider à déceler les axes d’amélioration du manuscrit.
Le profil auteur sur Édith & Nous
Nous vous donnons aussi la possibilité d’ajouter le tag « auto-édité » à votre profil Auteur pour le préciser aux maisons d’édition. Cette information est très importante puisque les éditeurs et éditrices ont besoin de savoir, avant d’entamer la lecture d’un manuscrit, s’il a déjà été lu – ou non – par des lecteurs et lectrices.
Rien ne sert de ne pas le mentionner pour éviter de freiner des éditeur·rices : ils·elles s’en rendront compte dans tous les cas. Au sujet de l’auto-édition, mieux vaut jouer la carte de la transparence !