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Conseils écriture

Comment bien résumer son livre dans la lettre d'intention ?

Par 

Yoann Bonnard

Le 

Mar 04, 2021

Après des mois passés à la recherche et à l’écriture, vous avez finalisé la relecture et la correction de votre manuscrit, scruté votre texte pour en traquer la moindre imperfection, les lourdeurs de style et les répétitions. Vous êtes enfin prêt à envoyer votre livre à un éditeur et, pour le présenter, vous devrez en faire un résumé qui devra susciter son intérêt pour vous démarquer parmi les millions de français qui ont profité des confinements pour écrire.

Ce résumé, que vous allez rédiger, est une des parties de ce qui est communément appelé la lettre d’intention. Pour un auteur, la lettre d’intention est ce que la lettre de motivation est pour un candidat : une tâche qui apparaît « désuète » et « ingrate » (pour reprendre les mots de Pierre Ménard dans son Grand Roman de l’écriture, éditions Novice) mais qui s’avère indispensable pour faciliter la lecture de son texte.

Les auteurs ne devraient jamais négliger la lettre d’intention, et en particulier le résumé, car elle devra susciter l’intérêt des éditeurs et les convaincre de se plonger dans la lecture de leur texte. Vous connaissez tous la citation de David Swanson : « Vous n’aurez jamais une deuxième chance de faire une bonne première impression. »

Regardons ensemble, étape par étape, comment rédiger cette lettre d’intention et comment faire un bon résumé de votre livre, que vous saurez présenter dans les meilleures conditions.

COMMENT INTRODUIRE MON RÉSUMÉ ?

Pour la forme, privilégiez une mise en page sobre, avec un corps de texte dans une police d’écriture standard (type Times New Roman) de couleur noire et de taille suffisante (entre 12 et 14), avec un interligne minimum de 1,5 et des marges.

Soignez l’orthographe et la typographie : nous ne le dirons jamais assez, une lettre d’intention et un résumé qui n’ont pas été corrigés hypothèquent vos chances d’être lu par les éditeurs.

Concernant la structure, il n’existe pas, contrairement aux lettres de motivation, de standards clairement définis pour rédiger une lettre d’intention. Nous vous recommandons même de fuir les lettres type que vous pourriez commodément réutiliser pour chacun de vos envois de manuscrits. Leur lecture est souvent très désagréable et n’invite pas à la découverte de votre texte.

Le plus important est de respecter un plan qui vous permettra d’organiser les informations indispensables et attendues, en personnalisant autant que possible votre propos.

Commencez par préciser vos coordonnées personnelles, qui permettront à l’éditeur de vous recontacter très facilement (en évitant une recherche fastidieuse) : votre prénom et votre nom (surtout si vous utilisez un pseudonyme !), votre adresse postale, votre adresse email et un numéro de téléphone auquel vous joindre. Si vous adressez votre manuscrit à un éditeur/une éditrice en particulier, il sera judicieux de le mentionner dans l’en-tête de la lettre.

Expliquez d’abord en quoi votre manuscrit s’inscrit dans la ligne éditoriale de la maison d’édition à laquelle vous écrivez. C’est le meilleur moment pour personnaliser votre texte en indiquant que vous savez à qui vous vous adressez et pourquoi. Plus votre démarche s’inscrit dans une réflexion sur l’adéquation entre, par exemple, le style et le propos de votre roman et le catalogue d’un éditeur, plus vous mettrez des chances de votre côté. Si vous avez découvert cet éditeur dans un contexte particulier, à travers la lecture d’un de ses auteurs, en librairie ou dans un salon, n’hésitez pas en parler pour incarner le lien affectif qui peut vous avoir conduit à lui confier votre manuscrit.

PARLEZ D’ABORD (UN PEU) DE VOUS !

Avant de proposer un résumé de votre livre, vous allez pouvoir parler un peu de vous. Certains éditeurs reconnaissent que la personnalité d’un auteur, qui transparaît à travers sa manière de présenter son parcours et sa vie, est au moins aussi importante que son projet d’écriture. Les éditeurs, comme les journalistes et les lecteurs, sont toujours très curieux d’en savoir plus sur l’auteur du livre qu’ils tiennent entre leurs mains. Le monde de l’édition n’échappe pas aux règles du marketing : une belle histoire à raconter pour accompagner la sortie d’un roman, une anecdote issue de la vie d’un auteur, un parcours professionnel atypique sauront mettre en valeur le texte lui-même.

Nous vous recommandons de vous présenter brièvement, avec la plus grande simplicité et (pourquoi pas) une petite dose d’originalité. Evitez les formules pompeuses et l’excès d’autopromotion. L’interlocuteur qui vous lira doit déjà entendre la voix singulière qui vous caractérise à travers ces quelques lignes. Choisissez soigneusement les éléments biographiques qui ont pu nourrir votre texte, vous amener à l’écriture en général ou à un genre en particulier. C’est aussi le bon moment pour indiquer si vous avez déjà écrit d’autres livres, publiés ou non. Si vous êtes extrêmement prolixe, sélectionnez les textes les plus importants qui ont jalonné votre parcours d’auteur.

En règle générale, les éditeurs sauront apprécier la concision et l’absence de détails inutiles qui n’ont pas ou peu de rapport direct avec le manuscrit que vous présentez. Ils vous seront reconnaissants de ne pas partager dans un cours magistral les détails de votre vie intime qui ne passionneront que vos proches (et encore). À l’inverse, il n’est pas utile de nimber votre biographie d’une aura de mystère, vous pouvez réserver le suspense pour la découverte de votre texte.

PRÉSENTEZ VOTRE MANUSCRIT : COMMENT EN FAIRE UN BON RÉSUMÉ ?

Le résumé de votre livre sera l’objet de toute votre attention, le climax de votre lettre d’intention : c’est le moment clé qui doit susciter le désir de lecture de votre interlocuteur, le convaincre de consacrer du temps (il n’est pas de denrée plus rare que le temps dans le quotidien d’un éditeur) à découvrir votre texte. Pour se plonger dans votre manuscrit, votre interlocuteur voudra à minima en connaitre l’idée générale. Il n’existe pas de recette miracle pour rédiger un bon résumé mais quelques écueils à éviter et quelques bonnes pratiques.

Vous pouvez commencer par trouver une phrase d’accroche qui permettra d’attiser la curiosité, en vous inspirant des meilleures quatrièmes de couvertures. Une fois que vous aurez retenu l’attention de votre interlocuteur, vous pourrez continuer à présenter votre livre en expliquant le contexte de sa création. Vous pouvez par exemple raconter dans quelles circonstances il a été rédigé, si c’est votre premier ouvrage, si vous avez déjà pensé à une suite, etc.

Un bon résumé ne sera pas une simple description (de l’intrigue, du sujet, des personnages principaux) mais plutôt un savant dosage de tous les ingrédients qui donnent du goût à votre texte, structurés de manière très claire. Si vous manquez d’inspiration, vous pouvez rédiger ce résumé suivant un plan chronologique, très pratique pour les textes de fiction :

  • La situation initiale
  • L’élément perturbateur
  • Les péripéties
  • L’élément de résolution
  • La situation finale.


Nommez vos personnages, les lieux, dévoilez votre intrigue, la structure de votre propos (n’hésitez pas à révéler la fin, la conclusion) et travaillez l’angle de la présentation (par où faites-vous entrer l’éditeur qui est aussi votre premier lecteur ?).

N’oubliez pas les habituelles formules de politesse à la fin de la lettre, l’élégance et les bonnes manières n’ont jamais desservi aucun auteur !

En France, avec les différents confinements, presque 10% de la population aurait commencé l’écriture d’un livre. Si tous les manuscrits ne quitteront pas les tiroirs (ou les disques durs) de leurs auteurs, certains sont déjà arrivés aux portes des maisons d’édition. Les éditeurs ont d’ailleurs noté très rapidement un changement significatif. A Paris, Véronique Cardi, des éditions Lattès, a constaté une augmentation de 20% du nombre de manuscrits reçus suite à la première période de confinement. Les éditeurs croulaient déjà sous la quantité de manuscrits : la concurrence sera encore plus rude et ne laissera pas de place à l’approximation.

L’ESSENTIEL

  • Le résumé de votre livre doit attirer l’attention des interlocuteurs qui vous liront. Dites-en suffisamment… sans en dire trop, avec clarté mais avec style et ce qu’il faut d’originalité
  • Relisez-vous pour vous assurer que l’orthographe, la grammaire, la syntaxe et la typographie sont irréprochables. Une lettre d’intention truffée de fautes est souvent rédhibitoire. Inutile de préciser que ce conseil est également valable pour votre manuscrit : un éditeur ne dépassera pas la première page s’il y trouve autant de fautes que de virgules. N’hésitez pas à faire appel à des professionnels qui proposent des services de relecture et de correction pour vous assurer que rien n’altère la qualité de votre texte
  • La concision est une valeur sûre. C’est sur votre texte que les éditeurs auxquels vous soumettrez votre manuscrit devront passer du temps, pas sur votre lettre d’intention. Vous devriez ne pas dépasser une page.

Faire un bon résumé de son livre et le présenter harmonieusement dans sa lettre d’intention est un exercice difficile, à la fois très codifié mais sans règles clairement établies.

Édith & Nous propose une expérience totalement différente et inédite ! En quelques minutes seulement vous pourrez vous présenter et présenter votre manuscrit aux éditeurs. Le formalisme de la lettre d’intention cède la place à une interface utilisateur pensée pour vous permettre de soumettre votre manuscrit à un maximum d’éditeurs dans les meilleures conditions.

Après avoir déposé votre manuscrit sur la plateforme, l’avoir décrit notamment à l’aide des catégories qui permettent à l’algorithme de l’adresser aux bons éditeurs, vous pourrez ensuite renseigner son titre et choisir jusqu’à 5 mots clés pour permettre aux éditeurs de le retrouver en lançant une recherche ciblée. Vous disposerez alors de 400 caractères pour faire le résumé de votre livre en appliquant les (bons) conseils que nous avons partagés avec vous dans cet article. Enfin, vous pourrez (toujours en 400 caractères) vous présenter afin que l’éditeur qui a lu et découvert votre texte puisse tout de suite en savoir davantage sur vous.

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